Naissance d’un phénomène dans les quartiers du Bronx
Le rap US a vu le jour dans les années 1970 à New York, plus précisément dans le Bronx, un quartier alors marqué par la ségrégation raciale, les inégalités économiques et la prolifération des gangs. Dans ce contexte, des jeunes afro-américains et latinos ont créé une culture urbaine pour canaliser leur frustration et exprimer leur quotidien. Le rap s'est construit en parallèle de la house party, où des DJ comme Kool Herc mixaient des breaks de funk et de soul pendant que des MC improvisaient au micro. Cette énergie brute donna naissance à une culture en quatre piliers : DJing, MCing (rap), graffiti et breakdance.
Rapidement, des figures mythiques comme Grandmaster Flash, Run-DMC ou encore Public Enemy ont propulsé le genre sur la scène musicale mondiale, tout en le consolidant comme porte-voix sociopolitique.
Un écho plus tardif en France
De l’autre côté de l’Atlantique, le rap est arrivé en France dans les années 1980 grâce à des jeunes fascinés par cette culture venue des États-Unis. Mais son enracinement a été progressif. Alors que le rap US s’inscrivait dès ses débuts dans un cadre professionnel et médiatique, le rap français a d’abord été un mouvement underground, tenu à l’écart par les institutions culturelles et les grands médias. Les pionniers, comme Dee Nasty ou Lionel D, jouaient leurs morceaux dans des radios libres avant que des collectifs comme IAM à Marseille et Suprême NTM en région parisienne ne popularisent le style à grande échelle au début des années 1990.